FAQ

Q. pourquoi les arbres sont ils plantés si serrés ?

Pour réaliser nos plantations de forêts citoyennes, nous nous inspirons d’une méthodologie éprouvée : la méthode d’afforestation écologique développée par le professeur A. Miyawaki.
L’objectif de cette méthode est de favoriser la restauration de la “végétation naturelle potentielle” de la zone géographique concernée. En l’occurrence, permettre la reconstitution d’une forêt, au plus proche de ce qu’elle aurait été si elle avait poussée naturellement.

Or dans la nature, les arbres poussent là où ils tombent. Et la nature ayant horreur du vide, tous les espaces sont vacants sont occupés par des végétaux. Dans une vraie forêt sauvage, les arbres poussent en désordre, proches les uns des autres; ils ne sont pas alignés et distant de plusieurs mètres, car ces façons de planter sont celles créées par l’homme pour les besoins de la sylviculture.

Comme nous ne cherchons par à réaliser des plantations d’arbres, mais de forêts, nous imitons la façon de faire de la nature et plantons donc les arbres de façon aléatoire, en mélangeant le plus possible les essences et avec une forte densité (3 arbres / m²).

Cette densité va stimuler la concurrence entre les plants et également favoriser la création d’un réseau d’entraide, une communauté d’arbres. En étant si serrés, les arbres se développeront surtout en hauteur et moins en épaisseur, afin d’aller chercher la lumière.

Les forêts que nous connaissons en France sont dans leur quasi totalité des forêts “non sauvages”, c’est à dire façonnées par l’homme pour répondre à ses besoins. C’est pour cela qu’elle comportent un nombre limité d’espèces et des arbres bien droits, isolés, au tronc épais. Ces standards sont provoqués pour les besoins de la sylviculture notamment, ce qui n’est pas le but que nous recherchons dans nos plantations d’arbres.

Q. quelles essences d’arbres plantez vous ?

La méthode Miyawaki dont nous nous inspirons a pour objectif de recréer des forêts au plus proche d’une forêt sauvage, qui pousse naturellement dans cette région. Or, de nombreuses essences d’arbres que nous voyons autour de nous ne sont pas des essences qui poussent naturellement sur ce territoire. Elles ont été importées par l’homme, et certaines sont devenus invasives.

La faune locale et a évolué par rapport à son habitat naturel, aussi, elle est adaptée aux essences d’arbres locales bien spécifiques.

Pour toutes ces raisons, les espèces d’arbres et d’arbustes que nous plantons sont uniquement des essences locales et indigènes. Ce sont les essences les mieux adaptées à l’écosystème local, au biotope et au climat.

Nous sommes en Ile de France sud, donc nous nous basons sur la liste d’essences préconisées par l’agence régionale pour la biodiversité en Ile de France dans son guide “plantons local en Ile de France” consultable ici.

Q. Faites-vous aussi des forêts comestibles ?

Oui, nous pouvons en faire ! N’ayant aucun formation en foresterie, nous avons du commencer à planter en suivant une méthode, et celle qui nous a inspiré tout en nous semblant accessible était la méthode Miyawaki. Nous nous reconnaissons dans son esprit et sa philosophie. C’est pour cela notamment que toutes les forêts que nous avons plantées ont été réalisées en nous inspirant de cette méthode.

Cependant, la méthode Miyawaki met l’accent sur les essences d’arbres indigènes et locales, pour constituer des forêts au plus proche de ce qu’elles auraient été si elles avaient poussées naturellement. Or en Ile de France, nous avons peu d’arbres fruitiers indigènes (hormis le noisetier, le prunellier et quelques autres), c’est pourquoi les forêts que nous avons planté ne sont pas des forêts comestibles (pour nous, mais elles le sont pour les oiseaux, les insectes et les animaux !).

Cependant, nous nous intéressons beaucoup aux forêts jardin et forêts comestibles, et nous nous formons sur ces sujets (par le biais des travaux de Robert Hart et Martin Crawford, notamment). Nous avons actuellement un projet de plantation dans ce sens, qui permettra de réaliser notre première forêt jardin. Plus d’info à ce sujet très prochainnement !

 

Q. Quel est le taux de mortalité des nos forêts ?

Notre première forêt citoyenne a été plantée en novembre 2018, par conséquent, le recul donc nous disposons est encore trop faible pour pouvoir évaluer une constante sur le taux de mortalité.

De plus, nous n’avons pas planté assez de forêts pour pouvoir comparer sur des typologies de taille et de terrain différentes, notamment.

Cela dit, sur les forêts que nous avons plantées, le taux de mortalité est situé entre 5 et 10%.

Il est normal qu’une partie des arbres plantés meurent. C’est un phénomène naturel qui peut avoir de nombreuses causes (mauvaise implantation, maladie, sécheresse, compétition trop forte autour…) et qui se produit de façon similaire dans une forêt sauvage.

Ces plants n’ont pas nécessairement vocation à être remplacés. L’espace qu’ils laissent vacant sera occupé par une graine ou un rejet d’un arbre voisin, et la forêt se régénérera ainsi d’elle même.

Q. êtes-vous des experts en plantation de forêts ?

Non, nous ne sommes pas des experts. L’association Les Pionniers fait ponctuellement appel des personnes externes disposant d’expertises sur des sujets précis pour l’accompagner dans l’organisation des plantations (forestiers, biologistes, chercheurs, urbanistes etc.), mais nous ne sommes pas nous mêmes formés de façon académique à l’horticulture ou à la sylviculture.

Nous sommes des naturalistes amateurs, qui apprenons chaque jour. Nous nous sommes formés sur la méthode Miyawaki par nous-même, en consultant les ressources que l’on peut trouver en ligne, et en interrogeant les personnes qui avaient appliqué la méthode eux-mêmes.

La méthode Miyawaki a été conçue dans les années 90, dans le contexte particulier de l’écosystème naturel du Japon. Depuis, elle a été appliquée avec beaucoup de succès dans de nombreuses parties du monde, mais en Europe, son application est récente (première forêt plantée en 2016) et en France, elle l’est encore plus (2017).

Du fait de la nature intrinsèquement différente des écosystèmes, appliquer la méthode Miyawaki en France nécessite de l’adapter en permanence à notre terroir, climat et aux essences végétales locales. De plus, l’absence de vrai recul sur des forêts Miyawaki anciennes ici fait que nous sommes nécessairement dans une période d’adaptation, d’observation de ce qui marche ou ce qui ne fonctionne pas, et de correction.

Pour ces raisons, à notre avis, personne aujourd’hui en France ne peut se targuer de détenir la vérité sur ce sujet et il n’y a donc aucun sens à se définir comme “expert en plantation de forêt Miyawaki”.

Q. comment gagnez vous votre vie ?

L’association Les Pionniers est sans but lucratif et tous ses membres sont bénévoles à 100%. Comme précisé sur cette page, les financements de l’association servent à planter des forêts uniquement, nous ne payons aucun salaire et de rémunérons pas le travail que nous fournissons sur ce projet.

Par conséquent, nous gagnons notre vie avec d’autres activités professionnelles que nous exerçons à côte de ce projet.

A l’heure actuelle, Les Pionniers à pour vocation à rester un projet 100% bénévole et non lucratif.

 

Q. Je veux planter une forêt, comment faire ?

Nous serons ravis de vous aider !

Plusieurs cas de figure :

  • Vous disposez d’un terrain : vous êtes une commune, un département ou autre, et disposez d’un terrain sur lequel vous envisagez de planter une forêt citoyenne ? Si vous êtes en Ile de France (idéalement dans le sud de la région) L’association Les Pionniers peut réaliser ce projet avec vous. Contactez-nous via notre formulaire de contact pour nous faire part de ce que vous voulez réaliser !

  • Vous n’avez pas de terrain, mais souhaitez financer une plantation de forêts : vous êtes une entreprise, une fondation ou un mécène. A l’heure actuelle, l’association Les Pionniers de réalise pas de projet de compensation carbone, et tous les projets que nous avons actuellement en cours sont déjà financés. Cependant, si vous souhaitez participer au développement de l’association et soutenir le projet, vous pouvez effectuer un don ici.

  • Vous n’avez pas de terrain ou de financement mais souhaitez porter un projet de plantation de forêt citoyenne : vous êtes un porteur de projet, une association qui se se constitue, ou un citoyen qui souhaite s’engager. Nous serons toujours ravi de partager les quelques savoirs et ressources que nous avons acquis par notre expérience de terrain avec vous ! Contactez-nous via notre formulaire de contact pour nous expliquer votre démarche et nous organiserons un RDV ensemble afin de discuter de votre projet et vous aider autant que nous le pourrons.

    Nous partageons aussi les retours d’expérience d’autres associations en France qui réalisent des plantations de forêts citoyenne en vidéo sur YouTube. Vous pouvez les voir ici.
    Si vous êtes francilien, vous pouvez également vous inscrire comme bénévole de l’association et participer à notre plantations sur cette page.

 

Q. n’est-ce pas illusoire de vouloir résoudre la crise climatique en plantant des mini forêts en ville ?

Quand on voit l’ampleur de la crise climatique et écologique qui menace le monde, il peut sembler vain de planter un arbre. On se dit que cela ne fera aucune différence, face aux millions d’hectare qui sont brulés ou coupés ailleurs dans le monde, et c’est vrai.

Le bouleversement climatique induit par les activités humaines est un phénomène complexe aux causes multiples, interdépendantes, et comme tout problème complexe, il n’a pas de solution simpliste. Planter un arbre, ou même une forêt, n’est donc pas LA solution à la crise climatique. Mais c’est une des solutions.

L’urgence est de diminuer les émissions de CO² de nos sociétés, et également de réduire la quantité de CO² que l’on a déjà relâché dans l’atmosphère. Pour cette deuxième partie, il n’existe à l’heure actuelle qu’une seule solution à la portée de l’homme : planter des forêts.

Planter des forêts permet de soustraire le carbone de l’atmosphère, mais cela ne sert à rien si l’on continue d’en relâcher toujours plus (c’est pour cela que nous ne faisons pas de compensation carbone, par exemple).

De plus, planter une forêt de 2000 arbres en Ile de France à peu d’impact sur le climat mondial. Mais en revanche, cela a un fort impact au niveau très local, pour la communauté autour de cette forêt. Pour eux, l’air sera moins pollué, la pollution sonore sera réduite, l’environnement immédiat sera plus vert, plus riche en biodiversité et quand la forêt sera grande, elle fournira de l’ombre et de la fraicheur en été. Au niveau local, cela fait une différence.

Et peut être que cette forêt inspirera une nouvelle personne à agir, à planter sa propre forêt ailleurs, ou à s’engager dans une autre action en faveur de climat. Et peut être que cette personne en inspirera d’autres à son tour, et ainsi les énergies seront démultipliées. Là, cela peut faire la différence au niveau mondial.

Mais tout commence par planter un arbre là où on se trouve.